Lorsque les temps de vacances sont fractionnés en adéquation avec l’économie d’un pays, que remettre son gosse à un maître ou une maîtresse n’a plus que pour seul intérêt que de le faire garder sur le temps de travail des enfants, il est juste de se poser la question de savoir si l’école est encore ce refuge où règnent les règles du savoir vivre ensemble ou tout simplement un moyen de se débarrasser de sa progéniture. Il n’existe évidemment pas de loi qui justifierait et sanctionnerait celles et ceux qui se méprendraient, mais les faits sont là et le temple si longtemps mis en valeur n’est plus vraiment un endroit certain. Couteaux, pistolets et autres armes létales circulent entre les fractions, les compléments d’objets et les leçons sur le climat. À qui la faute ? À l’état, aux parents, aux réseaux sociaux ou aux éducateurs, tous responsables de ce déchaînement de violences scolaires. L’État régalien qui a oublié de protéger ses enfants, les parents qui ont oublié leur rôle, aux enseignants qui n’ont pas su s’adapter. Pour les réseaux, c’est factuel, ils enrichissent, se gargarisent de cet engouement et il est peu probable de les voir disparaitre, puisqu’ils sont « l’avenir ». Alors ? Pénaliser les parents, les obliger sous peine d’amendes ou de restriction d’allocations à surveiller, à éduquer leur enfant dans le respect des valeurs de la République. Et si tout était lié, comme une sorte de déliquescence programmée où l’enfant n’entend plus apprendre tel qu’on le concevait autrefois, assis à écouter, puis à appliquer et retenir pour se faire évaluer dans un monde de bisounours sans conséquence, comme du reste. Les savoirs ? Optionnels. Le respect ? Variable. La sécurité ? Aléatoire. Devons-nous donc installer des portiques, recruter des surveillants issus du monde carcéral ou tout simplement prendre en compte la maltraitance ambiante de cette société qui semble tout leur offrir sur un plateau d’argent en oubliant de leur rappeler l’effort, l’engagement et la pugnacité ? Il existe néanmoins une solution plus radicale : abolir l’école, puisque l’enfant n’est plus là pour apprendre, mais pour patienter jusqu’à la majorité. Cela fera gagner du temps, de l’argent, et peut-être un peu de lucidité.